Nos cartographes du mois de décembre 2025 sont les étudiants en master de l'Universitat Jaume I (UJI) ! Depuis 2022, l'UJI collabore avec l'équipe des cartographes des Nations unies pour fournir OpenStreetMap, des données ouvertes et des outils open source, ainsi qu'une formation sur les cartes des Nations unies aux étudiants en master Erasmus+.
Nous avons interrogé Michael Gould, professeur en SIG à l'UJI, et quatre étudiants en master sur leur expérience et leur motivation dans le domaine de la cartographie au service des efforts de maintien de la paix des Nations Unies. Lisez ci-dessous :
Michael Gould, professeur en SIG
Pouvez-vous nous parler un peu de vous et de votre département à l'Universitat Jaume I ?
J'enseigne le SIG à l'Universitat Jaume I, à Castellón, juste au nord de Valence, depuis 1998, au département des systèmes d'information, et nous avons signé un protocole d'accord avec l'ONU via les bureaux de Valence et de Brindisi. Depuis 15 ans, j'enseigne le SIG et les infrastructures de données spatiales (aujourd'hui appelées services et normes...) dans le cadre du master en technologies géospatiales financé par Erasmus Plus. Je fais cela à temps partiel, car je travaille également pour Esri. Inc. en tant que responsable mondial de l'éducation.
Au cours des dernières années, nous avons organisé ensemble de nombreuses formations sur la cartographie ouverte. Quelle était votre motivation pour cela et pourquoi pensez-vous qu'il est important que les étudiants apprennent à connaître les données géospatiales ouvertes ?
Dans notre cours sur les services et les normes, nous examinons à la fois les normes de jure (ISO, OGC) et de facto pour la collecte, la publication et le partage de données. OSM et les différentes façons dont les étudiants peuvent utiliser et contribuer à l'ensemble de données mondial en sont un excellent exemple. La contribution et les cas d'utilisation des cartographes des Nations unies le rendent encore plus pertinent et intéressant !
Comment s'est déroulée la récente formation des cartographes de l'ONU le mois dernier, en novembre 2025 ?
La formation des cartographes de l'ONU que nous avons organisée en novembre 2025, grâce à la visite de Michael Montani, a été très utile et bien accueillie par nos étudiants en master, qui viennent du monde entier pour étudier à Castellón et à Münster, en Allemagne. Michael a montré l'intérêt d'intégrer des données issues du crowdsourcing dans le processus de fusion des données de l'ONU afin de fournir des informations exploitables aux missions à travers le monde. Les étudiants ont édité des données sur leurs ordinateurs portables et également sur le terrain à l'aide d'appareils mobiles. Ces sessions pratiques animées par Michael et ses collègues sont toujours un moment fort de notre semestre et nous apprécions vraiment cette collaboration.
Écoutons quelques témoignages des étudiants qui ont participé à la dernière session de formation que nous avons organisée ensemble !
Farirai Manonose, Zimbabwe
La formation UN Mappers a été une expérience incroyablement enrichissante et certainement l'un des moments forts de mon semestre à l'UJI. Ayant une formation en géosciences, j'ai trouvé très inspirant de voir comment les données géospatiales sont utilisées à l'échelle mondiale et humanitaire, et comment une simple modification OSM peut faire une réelle différence au sein de l'écosystème plus large des Nations unies. Depuis que j'ai commencé mon programme de master, je m'intéresse de plus en plus au contrôle et à l'assurance qualité des données, qui sont particulièrement importants dans les initiatives de science citoyenne et les données issues du crowdsourcing. La présence de Michael Montani parmi nous pour répondre à toutes nos questions nous a permis d'acquérir des connaissances pratiques dans ces domaines souvent négligés, et je suis impatient de continuer à explorer cette voie. Dans l'ensemble, cette expérience a ravivé mon intérêt pour le travail géospatial ouvert et je suis reconnaissante à l'équipe des cartes des Nations unies de nous avoir rappelé que notre travail en tant que scientifiques géospatiaux n'est pas seulement technique, mais profondément humain.
Sushma Ghimire, Nepal
Je m'appelle Sushma Ghimire, je viens du Népal et je prépare actuellement un master en technologies géospatiales (boursière Erasmus Mundus 2025) à l'Universitat Jaume I. Je suis également cofondatrice de Women in Geospatial Nepal, une communauté qui soutient les femmes dans le domaine géospatial.
Participer à la formation UN Maps à l'UJI a été une expérience précieuse qui m'a permis de renforcer mes compétences techniques et d'approfondir ma compréhension des applications d'OpenStreetMap (OSM). Ayant une longue expérience en tant que cartographe et formatrice OSM, ces sessions m'ont apporté de nouvelles perspectives et m'ont permis d'apprécier à quel point notre travail OSM peut avoir un impact réel sur le terrain, en particulier pour des équipes comme celles des Nations unies qui travaillent dans des contextes opérationnels sensibles. J'ai particulièrement apprécié d'en apprendre davantage sur le modèle de données de l'ONU Maps, les workflows structurés de qualité et l'intégration des données du terrain au bureau. Cette formation m'a encouragée à affiner davantage mes workflows de cartographie et la manière dont je conçois et dispense les formations afin de produire des données ouvertes de haute qualité et pertinentes pour la mission. Je suis impatiente de mettre en pratique ces connaissances dans mes futures activités de cartographie et d'inciter davantage de bénévoles à s'engager dans la cartographie ouverte axée sur les missions pour les efforts humanitaires, le maintien de la paix et le développement.
Cristan Dave C. Zablan, Philippines
Dans le cadre de mon précédent emploi à l'Agence spatiale philippine, je faisais partie de l'équipe qui utilisait des techniques de crowdsourcing pour cartographier l'environnement. Il était souvent difficile de mener à bien ces efforts sur le terrain, où nous étions confrontés à des conditions climatiques difficiles et à une connectivité limitée. Les réflexions de Michael Montani sur la collecte de données hors ligne, l'intégration mobile et les flux de travail collaboratifs ont apporté des solutions pratiques aux problèmes que nous rencontrions. Il nous a également présenté un ensemble diversifié d'outils utilisés dans la cartographie participative, qui sont essentiels pour relever différents défis concrets, comme les inondations de 2024 à Valence. Il était particulièrement intéressant de voir comment les données fournies par la communauté peuvent directement soutenir la réponse aux crises et la planification de la résilience.
La formation a souligné que le véritable pouvoir réside dans les mains des citoyens. Il est important de créer une plateforme permettant de tirer parti de l'esprit mondial du volontariat afin de générer des données essentielles pour le bien commun.
Yury Juanita Rodriguez, Colombia
Participer à la formation sur les cartes des Nations Unies à l'UJI a été une expérience enrichissante et motivante qui m'a aidé à comprendre comment la cartographie collaborative soutient les efforts humanitaires et de maintien de la paix. La présentation des nouveaux outils de cartographie et des différentes façons de télécharger et de gérer les données m'a vraiment inspiré, et j'applique déjà certaines de ces méthodes dans mes projets actuels. J'ai été particulièrement fasciné par la façon dont le travail d'équipe peut rapidement combler les lacunes en matière d'information dans des domaines où les gouvernements ou d'autres entités ne peuvent souvent pas intervenir, et j'aimerais continuer à en apprendre davantage sur les techniques de validation avancées.
Dans l'ensemble, la formation a renforcé mon intérêt pour le domaine des SIG, et je suis reconnaissant de cette expérience, car elle m'a donné le sentiment de faire partie d'une initiative mondiale significative à laquelle je suis impatient de continuer à contribuer.
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